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La brume, grise et tournoyante, constituait la scène et la toile de fond. Burton était debout dans la fosse d’orchestre, comme un Elisabéthain trop pauvre pour se payer une place assise. Au-dessus de lui se trouvaient treize personnages, assis dans des fauteuils qui flottaient dans la brume. L’un des treize faisait face aux autres, disposés selon un demi-cercle. C’était lui le protagoniste. C’était lui, Burton.

Il y avait encore une quatorzième personne, mais elle se tenait dans les coulisses et seul le Burton qui était dans la fosse pouvait l’apercevoir. C’était une forme noire et menaçante qui, de temps à autre, émettait un rire caverneux.

Une scène presque identique s’était déjà déroulée, une fois dans la réalité et plusieurs fois en rêve. Mais qui pouvait faire à coup sûr la distinction entre le rêve et la réalité ?

Cet homme, Burton, était mort sept cent soixante-dix-sept fois en essayant vainement d’échapper à ceux qui le traquaient. Et les douze êtres qui lui faisaient face s’appelaient les Ethiques.

Il y avait parmi eux six hommes et six femmes. Tous sauf deux avaient la peau brune ou très pigmentée et les cheveux noirs ou foncés. Deux hommes et une femme avaient les yeux légèrement bridés, ce qui aurait pu les faire passer dans l’esprit de Burton pour des Eurasiens, si toutefois ils avaient eu une origine terrienne.

Deux d’entre eux seulement avaient été désignés par leur nom au cours du bref interrogatoire : Loga et Thanabur. Ce qui n’évoquait aucune des langues que connaissait Burton, et elles étaient au nombre d’une centaine au moins. Mais les langues évoluent. Il était possible que les Ethiques fussent originaires du cinquante-deuxième siècle après J.-C. C’était en tout cas ce qu’avait déclaré un de leurs agents à Burton. Mais l’agent, Spruce, avait peur d’être torturé. Rien n’indiquait qu’il n’avait pas menti.

Loga était l’un de ceux dont la peau paraissait relativement claire. Comme il était assis et que les éléments de comparaison manquaient, il était difficile de dire s’il était grand ou petit. Mais sa carrure était massive et athlétique, et son torse garni de poils roux. Ses cheveux étaient aussi roux que le poil d’un renard. Son visage avait des traits anguleux et marqués : un menton proéminent, fendu d’une profonde fossette, des mâchoires puissantes, un nez long et crochu, des sourcils épais d’un roux très clair, des lèvres charnues et des yeux d’un beau vert profond.

Un autre personnage à la peau plus claire que les autres s’appelait Thanabur. Visiblement, c’était leur chef. Il ressemblait à Loga, presque comme un frère ; mais ses cheveux étaient d’un brun foncé et l’un de ses yeux était d’un vert tendre inhabituel.

Ce qui avait frappé Burton, la première fois qu’il l’avait vu, c’était son autre œil. Il avait l’éclat d’une pierre précieuse, un énorme diamant bleu à facettes, qui semblait conférer à son possesseur de mystérieux pouvoirs.

Burton se sentait mal à l’aise chaque fois que cet œil artificiel se tournait vers lui. A quoi servait-il ? Que voyait-il de plus qu’un œil normal ?

Trois seulement parmi les douze avaient pris jusqu’ici la parole : Loga, Thanabur et une blonde maigre mais à la poitrine opulente et aux grands yeux bleus. D’après la manière dont elle et Loga se parlaient, Burton avait cru comprendre qu’ils étaient mari et femme.

En les observant depuis la fosse d’orchestre, Burton remarqua de nouveau qu’il y avait, au-dessus de la tête de chacun des treize personnages, l’autre Burton y compris, un petit globe aux multiples couleurs changeantes qui tournait lentement sur lui-même en projetant, à intervalles irréguliers, des bras hexagonaux de couleur verte, bleue, noire et blanche. Lorsque l’un des bras se rétractait dans la sphère, il était aussitôt remplacé par un autre.

Burton essaya d’établir une relation entre les sphères tournantes aux bras changeants et la personnalité des quatre – y compris lui-même – qui avaient attiré son attention. Mais ni dans leur aspect physique, ni dans leur manière de parler, ni dans leurs attitudes, il ne put établir la moindre corrélation avec les boules.

Lorsque cette scène, la vraie, s’était déroulée pour la première fois, il n’avait pas non plus remarqué sa propre aura.

Les dialogues n’étaient pas tout à fait les mêmes que dans la scène originale. C’était comme si le Faiseur de Rêves l’avait récrite.

Loga, celui qui avait les cheveux roux, déclara :

— Nous avions mis sur vos traces un certain nombre d’agents. Un nombre dérisoire, en fait, par rapport aux trente-six milliards six millions neuf mille six cent trente-sept candidats répartis le long du Fleuve.

— Candidats à quoi ? demanda le Burton qui se trouvait sur la scène.

Dans la représentation originale, il n’avait pas prononcé cette réplique.

— Il nous appartient de connaître la réponse et à vous de la découvrir, fit Loga.

Il exhiba de longues dents d’une blancheur qui semblait inhumaine et poursuivit :

— Il ne nous était pas venu à l’idée que vous nous échappiez chaque fois en vous suicidant. Les années ont passé et nous avons perdu votre trace. Nous avions d’autres préoccupations. Nous avons rappelé ceux de nos agents qui s’occupaient spécialement de votre cas, à l’exception de ceux qui étaient postés aux deux extrémités du Fleuve. Nous nous demandions comment vous étiez au courant de l’existence de la Tour Noire. Nous ne l’avons su que plus tard.

Mais ce n’est pas X qui vous l’a appris, pensa Burton, l’observateur.

Il essaya de se rapprocher des acteurs qui étaient sur la scène, afin de mieux les détailler. Lequel d’entre eux était l’Ethique qui l’avait réveillé durant la phase prérésurrectionnelle ? Lequel lui avait rendu visite, par une nuit d’orage lacérée d’éclairs ? Qui lui avait dit qu’il avait besoin de son aide ? Quelle était l’identité du renégat que Burton ne pouvait désigner que sous le nom de X ?

Il luttait contre les brumes glacées, aussi éthérées mais aussi puissantes que les chaînes magiques qui devaient retenir prisonnier le monstrueux loup Fenrir jusqu’à Ragnarok, le Jour du Jugement des Dieux.

— De toute manière, reprit Loga, nous aurions fini par vous capturer. Voyez-vous, chaque compartiment de la bulle de restauration – cet endroit où vous vous êtes inexplicablement réveillé pendant la phase résurrectionnelle – est équipé d’un compteur automatique. Tout candidat qui meurt un nombre de fois anormalement élevé par rapport à la moyenne est certain d’attirer, tôt ou tard, notre attention. Un peu trop tard, d’ailleurs, à notre gré, car nous sommes surchargés en ce moment. Nous ne savions pas, au début, que c’était vous qui aviez atteint ce nombre impressionnant de sept cent soixante-dix-sept résurrections. Votre place dans la bulle était libre quand nous avons effectué notre enquête statistique. Ce sont les deux techniciens qui vous avaient remarqué la première fois que vous vous êtes réveillé dans la chambre prérésurrectionnelle qui vous ont identifié les premiers grâce à votre… photo. Nous avons alors réglé votre résurrecteur de manière à être avertis de votre mort suivante. A ce moment-là, il ne nous restait plus qu’à vous ressusciter ici.

Mais Burton ne s’était plus suicidé. Ils l’avaient retrouvé avant et s’étaient arrangés pour le capturer vivant, bien qu’il eût pris la fuite. Mais pouvait-il en être vraiment certain ? Qui lui disait qu’il n’avait pas été tué par la foudre, alors qu’il courait comme un fou dans la nuit, et qu’il ne s’était pas retrouvé dans la bulle où ils l’attendaient, au milieu de cette vaste chambre prérésurrectionnelle qu’il supposait cachée dans les entrailles de la planète, ou peut-être dans la tour polaire ?

— Nous vous avons soigneusement examiné, reprit Loga. Rien n’a été laissé au hasard. Nous avons analysé un par un tous les éléments de votre… psychomorphe. A moins que vous ne préfériez « aura ».

Il désigna la sphère lumineuse qui tournait au-dessus de la tête de Burton, celui qui se trouvait assis en face de lui dans un fauteuil.

Puis l’Ethique fit une chose étrange.

Il se tourna, scrutant la brume, vers l’autre Burton, l’observateur, qu’il désigna du doigt en s’adressant à lui :

— Nous n’avons découvert absolument aucun indice.

La silhouette sombre dans les coulisses éclata de rire.

Le Burton de la fosse d’orchestre s’écria :

— Vous croyez être douze alors que vous êtes treize ! C’est un nombre qui porte malheur !

— C’est la qualité et non la quantité qui importe, fit la voix dans les coulisses.

— Lorsque nous vous renverrons dans la vallée, vous oublierez tout de ce qui s’est passé quand vous êtes descendu ici, fit Loga.

Le Burton assis dans le fauteuil prononça des mots qui ne figuraient pas dans la scène originale.

— Comment m’obligerez-vous à oublier ?

— Nous avons fait défiler vos souvenirs comme s’ils étaient enregistrés sur bande magnétique, dit Thanabur. On aurait pu croire, à l’entendre parler, qu’il était en train de faire un cours devant des élèves. Ou bien était-ce lui, le mystérieux X, et cherchait-il à prévenir Burton ?

— Naturellement, il nous a fallu un certain temps pour faire défiler tous vos souvenirs correspondant aux sept années que vous avez passées ici. En particulier, cela a requis d’énormes quantités d’énergie et de matériel. Mais l’ordinateur programmé par Loga a repéré automatiquement l’endroit où ce renégat de malheur vous a rendu visite, de sorte que nous savons aussi bien que vous tout ce qui s’est passé à ce moment-là. Nous avons pu voir ce que vous avez vu, entendre ce que vous avez entendu, toucher et sentir ce que vous aviez devant vous. Nous avons même ressenti vos émotions. Malheureusement pour nous, le traître avait un déguisement efficace et il faisait nuit. Sa voix était filtrée par un distorseur destiné à empêcher l’ordinateur d’identifier son empreinte vocale. Vous-même, vous n’avez vu qu’une vague silhouette dans l’ombre. Vous pensez qu’il s’agissait d’un homme, à cause de sa voix, mais c’était peut-être une femme parlant avec un appareil. Même son odeur corporelle était truquée. L’ordinateur n’a rien pu en tirer. Elle était rendue méconnaissable par un produit chimique. Nous ne savons donc pas lequel d’entre nous est le renégat, ni pour quelle raison il croit nécessaire d’œuvrer contre nous. En fait, il nous paraît pratiquement inconcevable que quelqu’un qui connaît la vérité puisse songer à nous trahir. La seule explication possible serait que cette personne a perdu la raison. Et c’est encore moins concevable.

Le Burton qui était debout dans la fosse d’orchestre savait, d’une manière ou d’une autre, que Thanabur n’avait pas prononcé ces paroles durant la première représentation, la vraie. Il savait aussi qu’il était en train de rêver et que c’était lui qui, parfois, mettait les mots dans la bouche de Thanabur. Ce qu’il disait représentait en partie les pensées de Burton, ses conjectures, ses fantasmes et ses déductions a posteriori.

Le Burton assis en scène exprima alors quelques-unes de celles-ci.

— Puisque vous êtes capables de lire les souvenirs des gens comme s’ils étaient enregistrés, pourquoi n’essayez-vous pas sur vous-mêmes ? Vous y avez certainement pensé ? Cela vous permettrait de découvrir le traître qui se cache parmi vous !

Loga répondit d’une voix gênée :

— Nous avons fait ce que vous suggérez, naturellement. Mais…

Il haussa les épaules en écartant les bras.

— Cela signifie, déclara Thanabur, que celui que vous appelez X vous a menti sur toute la ligne. Ce n’est nullement l’un d’entre nous, mais un agent, un sous-ordre. Nous les avons tous rappelés pour les soumettre à une vérification mémorielle. Cela prendra du temps, mais nous n’en manquons pas. Nous finirons par démasquer le renégat.

— Et si aucun de vos agents n’est coupable ? demanda le Burton assis en scène.

— Ne soyez pas ridicule, dit Loga. De toute manière, le souvenir que vous avez de votre réveil dans la bulle prérésurrectionnelle sera entièrement effacé, de même que tout ce qui concerne votre entrevue avec le renégat et tous les événements postérieurs à sa visite. Nous sommes vraiment navrés d’être obligés de recourir à cet acte de violence, mais c’est absolument nécessaire et nous espérons que le moment viendra où nous pourrons nous faire pardonner.

Le Burton assis en scène objecta :

— Même si vous faites cela, vous ne pourrez pas effacer tous mes souvenirs de la chambre prérésurrectionnelle, puisque j’y ai pensé de nombreuses fois avant la visite de X. J’en ai même parlé à plusieurs personnes.

— Oui, mais est-ce qu’elles vous ont vraiment cru ? demanda Thanabur. Et à supposer qu’elles vous croient, que peuvent-elles bien faire ? N’ayez pas peur, nous n’avons pas l’intention de vous priver de tous vos souvenirs depuis votre résurrection dans la vallée. Cela vous perturberait trop. Vous seriez coupé de tous vos amis. Et surtout… Thanabur hésita… cela risquerait de freiner votre progression.

— Quelle progression ?

— Vous avez tout le temps de découvrir par vous-même ce que cela signifie. Le fou qui prétend vous aider s’est en réalité servi de vous pour ses propres desseins. Il aurait dû vous prévenir qu’en lui obéissant, vous compromettiez vos chances d’accéder à la vie éternelle. Ce traître – ou cette traîtresse, peut-être – est une créature diabolique et malfaisante, vous pouvez me croire.

— Allons, allons ! fit Loga. Nous sommes tous indignés par l’attitude de ce mystérieux X, bien sûr, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un… malade.

— Malade, malsain ou malfaisant, tout cela se rejoint, en un sens, fit remarquer le personnage à l’œil artificiel.

Le Burton assis en scène pencha la tête en arrière et éclata d’un grand rire sonore :

— Vous ne savez donc pas tout, espèces de salauds !

Il se mit debout, prenant appui sur la brume grise comme si elle était solide, et s’écria :

— Vous voulez m’empêcher d’atteindre les sources du Fleuve. Pourquoi ? Répondez-moi !

— Adieu, répondit seulement Loga. Pardonnez-nous cette intervention.

L’une des femmes pointa sur Burton un petit cylindre bleuté qu’elle tenait dans le creux de sa main, et il s’affaissa. Deux hommes vêtus d’un simple kilt blanc émergèrent de la brume, ramassèrent son corps inanimé et disparurent de nouveau dans la brume.

Le Burton demeuré dans la fosse d’orchestre fit une nouvelle tentative pour grimper sur la scène. Comme il n’y parvenait pas, il secoua le poing en direction des douze et les apostropha :

— Vous ne m’aurez jamais, espèces de monstres que vous êtes !

La silhouette sombre, dans les coulisses, applaudit, mais ses mains ne faisaient aucun bruit.

Burton s’attendait à se retrouver dans la région du Fleuve où les Ethiques l’avaient enlevé. Au lieu de quoi il se réveilla à Thélème, le petit Etat qu’il avait contribué à fonder.

Le plus étonnant, cependant, était que sa mémoire demeurait intacte. Il se souvenait absolument de tout, même de la scène avec les douze Ethiques.

D’une manière ou d’une autre, X s’était arrangé pour berner les autres.

Plus tard, Burton devait se demander s’ils ne lui avaient pas menti. Peut-être n’avaient-ils jamais eu l’intention de truquer sa mémoire. Cela n’avait aucun sens ; mais que savait-il de leurs véritables intentions ?

Il fut un temps où Burton était capable de mener de front deux parties d’échecs tout en ayant les yeux bandés. Mais cela, somme toute, ne demandait que de l’adresse, une connaissance parfaite des règles et une grande familiarité avec les pièces et l’échiquier. Dans la partie qu’il jouait maintenant, il ignorait à peu près tout des règles et des possibilités de chaque pièce.

Le noir dessein ne semblait suivre aucun plan.

Le noir dessein
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